CONTEXTE ► It is a curse, being blessed with so much to offer.

Les temps furent amers et incertains pour les nombreux corsaires ayant été utilisés par les nations dans leurs lutes acharnées. L’abrogation du traité d’Utrecht ayant brutalement mis fin aux longues guerres de la succession d’Espagne, les laissant pour la plus grande partie d’entre eux, sans emploi. Licencié du jour au lendemain sans la promesse de la moindre compensation. Si certains prirent goût aux habitudes paisibles du commerce ordinaire ou de la pêche. Le plus grand nombre de ses marins – les plus téméraires d’entre eux - hissèrent le pavillon noir à la misaine par pure protestation. Et par ce simple geste décidèrent de déclarer la guerre à toute l’humanité, faisant fi des règles qu’ils avaient pourtant juré de respecter par le passé. Venant de tout horizons, ces équipages aux sangs entremêlés, décidèrent de braver les flots en quêtes d'un navire à piller, de trésors enfouis à mettre au jour, d'épaves à visiter ou bien à se livraient à mille débauches dans un port ou un autre.

Disparaissant de temps en temps pour caréner dans une crique écartée. Terrorisant assurément par leurs manières de brutes les foules des villes visitées ou les émerveillant tout autant par leur grande combativité. Voguant de la côte de Coromandel, à Madagascar, dans les eaux africaines et surtout dans les Antilles et les mers américaines. Ces dénommé pirates constituant la menace la plus persistante et implacable qui soit. Possédant une rage insolente et un appétit vorace pour le confort et les bonnes choses. Adaptant leurs déprédations sur l'agrément des saisons. Harcelant la Nouvelle-Angleterre durant l'été et filant en direction des îles des Tropique l'hiver venu. Redouté de tous par leur manque d'humanité, de discipline ainsi que de la mesure qui avait pourtant rendu à leurs prédécesseurs – les boucaniers – cette image à la fois formidables et respectables. Ces écumeurs sanguinaires ne rendant de comptes à personne et traitant leurs prisonniers, selon l'ivresse initiée par l'humeur du moment. Jonglant allégrement entre un éclair d'une bienveillance grotesque ou l'impitoyabilité d'une inconcevable férocité. L'équipage et le capitaine tombant entre leurs crocs acérés devant prier pour avoir la chance d'un lendemain.

Aussi belle qu'indomptable, Nassau fut pourtant une perle anglaise il y a encore quelques temps sous le nom pompeux et guindé de Charles Town. Détruite par les Espagnoles en l'an de grâce 1684, elle fut alors reconstruite et renommée en l'honneur de Guillaume III d'Orange-Nassau. Elle connue ainsi de nouveau occupants au fil de ces années défilantes, espagnols et français l'occupant brièvement à tour de rôle sans vraiment en revendiquer la propriété. C'est donc au cours du XVIIIe siècle, que les premiers pirates firent leur apparition. Prenant possession de la ville, afin d'en faire un refuge pour les leurs et faisant ainsi fuir les honnêtes gens y résidant encore. Nassau ne fut pas prise dans le calme bien évidemment, celle-ci ayant été lourdement pilonné de coup de canon. Tandis que ses rues envahies par des hordes barbares, versaient le sang et la destruction sur leur passage. Le fort n'étant pas en fonction à ce moment-là, il ne fut d'aucun secours à la protection de ses habitants devant fuir face à cette menace sanglante. Les pirates installèrent de cette façon leurs quartiers généraux à Nassau et Edward Teach - plus connu sous le nom de Barbe Noire - en devint le chef. Nassau est aujourd'hui sous son commandement, ce dernier ayant regroupé autour de lui les plus dangereux, mais au combien valeureux capitaines. Des noms illustres, inspirant crainte et horreur pour le commun des mortels, mais tous animé de la même étincelle vengeresse en leur cœur. Attaquant les bateaux marchands afin de revendre leurs cargaisons au plus offrant et ainsi défier les puissants de l'ancien monde, Nassau se pose en résistante à la face de l'Angleterre comme au reste du monde.